20000volts
2005-11-23 01:45:34 UTC
Émeutes : 500 millions d'euros de facture
Sans même s'attacher à l'inestimable, l'atteinte aux personnes ou l'image
craquelée de la France à l'étranger, la note est salée. Bien plus relevée
que les chiffres lancés, ici ou là, sur la base de bilans non définitifs.
A la décharge des assureurs, des municipalités touchées ou des services de
l'Etat chargés de centraliser les données, l'exercice n'est pas facile.
D'autant que le calme n'est pas complètement revenu. «Entre cinq et dix
voitures brûlent encore chaque nuit dans chaque quartier sensible»,
confiait un préfet en milieu de semaine. A raison de 3 000 à 3 500 euros -
coût, estimé par les assurances, d'une voiture totalement détruite par le
feu - la facture s'allonge vite. Au-delà des dégâts matériels, les émeutes
ont engendré de nombreuses dépenses : 1 500 hommes sont venus soutenir les
8 000 policiers et gendarmes en place, la sécurité civile et les pompiers
sont restés mobilisés, les services de justice sur la brèche... Autant
d'heures à facturer ou à récupérer, «même si nous avons l'habitude de nous
asseoir dessus», lâche un policier fatigué. Les mesures annoncées pour les
quartiers sensibles par Jacques Chirac et Dominique de Villepin, en vue de
calmer les esprits, auront aussi des conséquences financières. Et non des
moindres. L'embauche de 2 000 agents de police, 100 millions débloqués
pour les associations, 70 000 bénéficiaires supplémentaires d'une bourse
au mérite, 5 000 assistants pédagogiques embauchés dans les collèges. Tout
cela se compte en centaines de millions d'euros. A titre d'exemple, le
doublement, en 2007, des équipes de réussite éducative pourrait coûter 300
millions. «Ce sont des investissements...», affirment certains. «Qui n'ont
pas fait leurs preuves par le passé», leur répondent d'autres en désignant
du regard 9 000 carcasses de voitures, tristes symboles de ce triste
novembre.
(...)
Combien toute cette gabegie coûtera-t-elle aux Français ? La question
hante les esprits. Le chiffre de 200 millions d'euros avancé en fin de
semaine dernière par la Fédération française des sociétés d'assurances
(FFSA) ne donne qu'une pâle idée de l'ampleur de la facture. Il s'agit
encore d'une estimation à la louche, qui demande à être affinée par les
déclarations de sinistres. Certains assureurs ne cachent pas leur
inquiétude : on approcherait plutôt, aujourd'hui, de 250 millions d'euros.
(...)
Quid également du financement du plan «Banlieue» du gouvernement, dont le
coût atteindra 272 mil-lions rien qu'en 2006 selon Bercy ? Le coup de
pouce de Bruxelles (50 millions d'euros), aussi généreux et bienvenu
soit-il, n'y suffira pas. Faudra-t-il, par quelque habile tour de
passe-passe fiscal, puiser dans le portefeuille des contribuables pour
solder la note ?
Simple addition : 250 millions d'euros d'un côté, 272 millions d'euros de
l'autre. Même si ce calcul revient à additionner des carottes et des petis
pois, la facture globale des violences urbaines dépasserait un demi-
milliard d'euros....
http://www.lefigaro.fr/magazine/20051118.MAG0006.html?031550
Sans même s'attacher à l'inestimable, l'atteinte aux personnes ou l'image
craquelée de la France à l'étranger, la note est salée. Bien plus relevée
que les chiffres lancés, ici ou là, sur la base de bilans non définitifs.
A la décharge des assureurs, des municipalités touchées ou des services de
l'Etat chargés de centraliser les données, l'exercice n'est pas facile.
D'autant que le calme n'est pas complètement revenu. «Entre cinq et dix
voitures brûlent encore chaque nuit dans chaque quartier sensible»,
confiait un préfet en milieu de semaine. A raison de 3 000 à 3 500 euros -
coût, estimé par les assurances, d'une voiture totalement détruite par le
feu - la facture s'allonge vite. Au-delà des dégâts matériels, les émeutes
ont engendré de nombreuses dépenses : 1 500 hommes sont venus soutenir les
8 000 policiers et gendarmes en place, la sécurité civile et les pompiers
sont restés mobilisés, les services de justice sur la brèche... Autant
d'heures à facturer ou à récupérer, «même si nous avons l'habitude de nous
asseoir dessus», lâche un policier fatigué. Les mesures annoncées pour les
quartiers sensibles par Jacques Chirac et Dominique de Villepin, en vue de
calmer les esprits, auront aussi des conséquences financières. Et non des
moindres. L'embauche de 2 000 agents de police, 100 millions débloqués
pour les associations, 70 000 bénéficiaires supplémentaires d'une bourse
au mérite, 5 000 assistants pédagogiques embauchés dans les collèges. Tout
cela se compte en centaines de millions d'euros. A titre d'exemple, le
doublement, en 2007, des équipes de réussite éducative pourrait coûter 300
millions. «Ce sont des investissements...», affirment certains. «Qui n'ont
pas fait leurs preuves par le passé», leur répondent d'autres en désignant
du regard 9 000 carcasses de voitures, tristes symboles de ce triste
novembre.
(...)
Combien toute cette gabegie coûtera-t-elle aux Français ? La question
hante les esprits. Le chiffre de 200 millions d'euros avancé en fin de
semaine dernière par la Fédération française des sociétés d'assurances
(FFSA) ne donne qu'une pâle idée de l'ampleur de la facture. Il s'agit
encore d'une estimation à la louche, qui demande à être affinée par les
déclarations de sinistres. Certains assureurs ne cachent pas leur
inquiétude : on approcherait plutôt, aujourd'hui, de 250 millions d'euros.
(...)
Quid également du financement du plan «Banlieue» du gouvernement, dont le
coût atteindra 272 mil-lions rien qu'en 2006 selon Bercy ? Le coup de
pouce de Bruxelles (50 millions d'euros), aussi généreux et bienvenu
soit-il, n'y suffira pas. Faudra-t-il, par quelque habile tour de
passe-passe fiscal, puiser dans le portefeuille des contribuables pour
solder la note ?
Simple addition : 250 millions d'euros d'un côté, 272 millions d'euros de
l'autre. Même si ce calcul revient à additionner des carottes et des petis
pois, la facture globale des violences urbaines dépasserait un demi-
milliard d'euros....
http://www.lefigaro.fr/magazine/20051118.MAG0006.html?031550